L’immeuble de logements que nous avons conçu regroupe 53 appartements.
La parcelle était occupée par des ateliers désaffectés qui ont été démolis et remplacés par un immeuble de logements.
Ce projet de la rue de Toul, dénommé Carré Daumesnil, est une belle illustration de ce nouveau volet de notre métier d’architecte qu’est la concertation.
Ici, le dialogue entre riverains, mairie, maître d’ouvrage, services instructeurs de la ville et architecte a permis de porter ce projet ensemble pour qu’il s’intègre désormais à son environnement comme un enfant du quartier. Cette concertation a permis de définir l’implantation du bâtiment et le volume de la construction.
La suppression d’un étage et la remise à l’alignement de la façade sur rue permettent une insertion parfaite dans l’esprit de la rue de Toul. Les deux ailes intérieures en retour encadrent un grand jardin au centre du terrain ; d’un côté l’aile est adossée et masque les hauts pignons des constructions adjacentes, de l’autre la seconde aile est découpée en gradins et ouvre le projet vers le cœur d’ilot.Les deux ailes et le bâtiment côté jardin ont été sculptés par le soleil, le vent et la lumière pour faire entrer un maximum de lumière par les grandes fenêtres que nous avons dessinées. La plupart des appartements bénéficient d’une double orientation. Pour apporter le maximum de lumière naturelle aux résidents, les surfaces vitrées sont particulièrement généreuses sur toutes les façades. Vers la rue, des fenêtres oscillo-battantes offrent aux séjours des largeurs de baies exceptionnelles.
Côté ville, le projet se glisse en douceur dans un environnement qui a été perturbé au siècle dernier. Rue de Toul, la façade est implantée dans la continuité de celles des constructions voisines, suivant un alignement issu d’une division parcellaire imaginée pour permettre cette continuité des volumes. Cette façade se décompose en 3 parties superposées suivant une tradition bien établie à Paris. Elle propose, par son dessin, une transition entre les deux façades voisines composées à des époques différentes avec des hauteurs de niveaux discordants. Son soubassement s’élève jusqu’aux linteaux du 1er étage, traité comme un entresol, pour rivaliser de hauteur avec le socle du n°13. Le 5ème étage est traité en attique derrière un terrasson aligné au faitage du N°7. Un petit volume s’élève en retrait au-dessus de cet attique, pour masquer partiellement le haut pignon du n°13. Les parements des façades sont empruntés à leur entourage immédiat. Le soubassement se couvre de pierre comme la façade du n°7. La brique inspirée du n°13 revêt les étages et les attiques. Elle est striée de verticales vernissées qui distinguent les parties supérieures de chaque plan sous chaque rive des terrassons. La brique prend la teinte de la pierre. Les fenêtres et les garde-corps, gris anthracite, accentuent les ouvertures et les arrêtes des volumes.
Le soleil fait jouer les matières, les terrasses jardinées sont vécues par les voisins comme le prolongement du jardin et sont prêtes à recevoir le chant des oiseaux !