ASARI African Sustinable Agriculture Research Institute

Inauguré début 2022, A.S.A.R.I. est la « première pierre » de l’Université Mohamed VI Polytechnique de Laâyoune, équipement d’excellence dédié à la recherche et à la formation des futurs ingénieurs du pays. Un ensemble fondateur de la future Technopole de Laâyoune, projet d’ambition nationale porté par l’OCP et la Fondation Phosboucraa, et dont la volonté est de contribuer au développement durable des régions du Sud au travers d’un pôle d’enseignement et de recherche, d’un pôle de soutien au développement économique, et d’un pôle culturel. Le tout accompagné par les infrastructures sociales et environnementales nécessaires (santé, hôtellerie, logement...).

Plus qu’un projet, une philosophie pour marquer l’opportunité du changement 

Projet de référence pour le Maroc et en particulier pour les régions du Sud, nous avons souhaité que l’architecture d’A.S.A.R.I. véhicule un message constructif au regard du programme de recherche d’agriculture en milieu salin qui l’habite, et pour que les habitants actuels et futurs de ce magnifique territoire le voit comme l’incarnation d’une nouvelle manière de concevoir durablement la ville. 

A la fois lieu et repère paysager, ce projet va au-delà de la création d’un simple bâtiment. Il veut démontrer que l’architecture est un levier essentiel à la création d’un lieu à la fois exemplaire en matière de responsabilité sociétale et environnementale, mais aussi identitaire, grâce à une conception qui se situe à la confluence paysagère entre le désert et l’océan. Inspiré par les savoirs des anciens, et « nourrit » par nos outils de conception paramétrique afin d’être un pionnier de l’architecture climatique, il préfigure par là-même les activités de R&D qu’il accueille. A.S.A.R.I. marque un acte philosophique de la manière dont on peut aujourd’hui habiter avec le désert, la mer, et l’évolution du climat et des Hommes.

Un écosystème au croisement du climat, de la culture et des cultures

Sur les rives de Foum el Oued, ce lieu de vie incarne un lien fort entre l’océan et le désert, deux éléments clé du paysage avec lesquels il a fallu composer pour atteindre les meilleures performances environnementales, en tenant compte de leur mouvement perpétuel. Pour en faire un référent, nous avons réuni à nos côtés un groupement d’entreprises aux compétences complémentaires dans les domaines de l’ingénierie, de la conception, de la construction et dans l’exploitation de projets durables remarquables. Ensemble, et au travers d’une belle aventure humaine, nous avons conçu un bâtiment qui s’appuie sur le potentiel et les atouts de son milieu, nous servant du climat, des vents, du sable, et des savoir-faire du littoral subsaharien, en nous intégrant et en composant avec le terrain naturel, pour optimiser le dialogue entre le bâti et son environnement. 

Sa programmation est composée de différents entités dédiées à la recherche, et comprend plusieurs espaces de travail, de laboratoires et de locaux d’enseignements. 

L’écosystème a été pensé en relation au vent dominant, celui qui vient du Nord-Nord-Est, afin de créer des systèmes de protection servant aussi à la définition d’un espace de circulation et de connexion entre les différents bâtiments, permettant in fine de créer une relation visuelle entre le désert et la mer. 

Cet espace « connectant » est la colonne vertébrale du centre de recherche, car elle met en relation ses unités articulées le long d’une promenade couverte, grâce à une canopée en câbles d’acier et toile pare-soleil. Leur couleur en teinte sahraoui ancre le projet aux racines culturelles locales, et garantit un contrôle solaire des zones de vie à l’extérieur des bâtiments. Les façades extérieures ont été pensées dans cette même volonté d’écriture architecturale simple, fonctionnelle et ingénieuse grâce à un même élément qui se répète, selon une fréquence correspondant à la protection de la radiation solaire des parties éclairées des immeubles. 

Réconcilier l’architecture avec la nature

Simple et sobre, l’architecture dessine des lignes franches pour laisser une place importante à la nature qui vient l’innerver en créant des espaces de rencontre et d’échanges.

Les bâtiments conçus avec une forte inertie thermique grâce à 80 cm de terre en toiture, présentent aussi des patios intérieurs pour jouer avec les vents et ainsi ventiler naturellement toutes les parties communes du campus, ainsi que les espaces de travail en open-space. Ces patios jouent un rôle prépondérant dans la conception passive du projet, et permettent d’offrir aux bâtiments une échelle humaine propice au calme et à la concentration. 

Comme un « living lab » à ciel ouvert, l’aménagement des espaces extérieurs confère un lieu de recherche appliquée complémentaire pour la sensibilisation aux plantations en milieux secs. Ils sont ponctués de structures de protection sculpturales qui tout en protégeant du vent, créent des lignes de force dans le paysage et renforcent l’identité du site. Posées sur un sol lui-même constitué de différentes granulométries rocheuses, ces enrochements sont autant d’éléments protecteurs qui définissent de nouveaux sous-espaces. La beauté du projet se révèle au travers de l’exaltation de la minéralité du site.

L’architecture de l’institut A.S.A.R.I. de Laâyoune à Foum El Oued souhaite démontrer que la relation écologie-technologie est aussi importante que délicate. Il convient d’en trouver le juste équilibre pour que la technologie se mette toujours au service de l’écologie facilitant ainsi l’atteinte d’une ambition d’intérêt général : asseoir une conception architecturale durable et passive, adaptée à un lieu et à sa culture, avec pour objectif de définir un nouveau lieu de vie protecteur de la nature et des êtres qui y vivent.